Pour la France, l'île de la Passion (île de Clipperton) semble l'endroit le plus approprié,
pour de très nombreuses raisons :

- Aucun habitant (pour l'instant)

- Un des points les plus éloignés de toute civilisation sur le territoire français, atoll le plus isolé au monde : à l'abri de la société

- Dernière position du code postal / code Insee (98901)

- Endroit totalement naturel et (quasi) vierge, correspondant au monde "pur" (naturel) des autistes

- La forme et l'effet de "porte", aussi bien horizontalement que verticalement (cf. passage entre deux mondes ou deux "dimensions")

- Cratère volcanique reliant le coeur de la terre-mère avec sa surface, et en même temps point de contact entre l'eau et l'air... (le physique et le spirituel),
avec en plus deux milieux naturels liquides différents, le milieu calme étant infiniment plus petit que le milieu agité et puissant,
et protégé par un infime cordon de terre, très fragile...
Explications : Si on compare les autistes au lagon (calme, trouble et mystérieux (cf. le "Trou sans fond" (cratère))), alors la fine bande de terre (parfois submergée par de grosses vagues) représente l'infime protection que nous avons par rapport aux flots marins environnants (la société, et encore, juste ses bords lointains), dangereux et peuplés de requins ; il existe un passage (une "passe"), plus ou moins bouchée, au pied du rocher, lequel -d'une certaine manière- veille sur l'île et sur ce "passage entre les deux mondes" (d'où la position de la Représentation Générale (pour l'instant non matérialisée)).
En outre l'éloignement de l'atoll, sa méconnaissance, et l'incommensurabilité entre l'océan et celui-ci, représentent tout à fait à notre situation.
(On peut encore aller plus loin, en remarquant que le lagon se meurt (faute de communication avec l'extérieur) et que les scientifiques ne savent pas s'il faut préférer l'étudier ainsi (plus original), ou au contraire lui redonner vie en réouvrant la passe). (Un "lagon autistique", en somme - et, non, ce n'est pas la faute de la mer ! :-)

- Altitude dangereusement proche de zéro (comme nous, cette île surnage à grand'peine !)
(et, pour l'île, le risque de disparition est provoqué -comme pour nous- par la folie des Personnes Non Autistes (cf. réchauffement climatique))

- Perdue dans l'immensité océanique, cette île représente (par sa forme, sa position...) une bouée de sauvetage, à laquelle nous pouvons nous raccrocher mentalement

- Statut unique pas vraiment identifiable ni très clair : ni DOM, ni TOM, administrée par la Polynésie Française mais sous la juridiction de Paris, etc...
(en gros, les autorités ne savent pas très bien quoi en faire, comme avec nous...)
(voir "Le statut de Clipperton")

- Île mystérieuse, ignorée (comme nous...), paraissant inhospitalière mais en même temps fascinante et convoitée par certains...

- Quasiment impossible à aménager, domestiquer, "sociabiliser", non par sa volonté mais par sa nature, qu'on ne peut pas changer (et qu'on doit respecter) : cette île est comme nous

- Négligée, cette île ennuie presque les autorités (car il faut s'en occuper et c'est pas facile) mais en même temps elle est "stratégiquement" importante pour la France

- Clipperton est parfois nommée "l'île des oubliés" (explication) (ce qui nous correspond tout à fait, en France)

-Elle est harmonieuse et belle ! (et pas défigurée / travestie / "socialifiée"...)

- Le concept -plus ou moins utopique- de création d'une "nation idéale" rejoint admirablement les mythes de "l'île déserte",
et correspond tout à fait à l'esprit perfectionniste et puriste des autistes

- Seuls, et presque sans abri face à la puissance de la nature, les codes sociaux habituels (qu'on voudrait nous faire tenir pour "normaux", naturels, indispensables) montrent bien toute leur futilité et leur relativité, ce qui nous rassure dans notre défiance à leur encontre
(Pour cette remarque, on n'est plus dans les rapprochements symboliques entre la société et l'océan, mais dans des considérations très réalistes)

- C'est un endroit évoquant le rêve et le répit... parce que franchement, vous nous pourrissez trop l'existence...
(Alors SVP laissez-nous au moins un espace symbolique, là où personne ne va, là où on ne dérange personne...)

On peut difficilement lutter devant tant d'arguments !!
(et il y a en sans doute bien d'autres, puisque tout est cohérent)

- La taille minuscule de ce monde quasi inaccessible, sa piste d'atterrissage pour petits avions, les rochers, le paysage désertique et quasi lunaire,
tout cela nous rapproche irrésistiblement de l'univers de l'aviateur Antoine de Saint-Exupéry (le désert, l'astéroïde B-612) dans "Le Petit Prince",
dans lequel nous nous retrouvons tout particulièrement...
(et par le biais duquel, vous -les Personnes Non Autistes- pouvez vous faire une petite idée du monde mental dans lequel nous vivons,
et dans lequel nous pouvons nous rejoindre quelque part, lorsque vous vous réappropriez votre "enfant intérieur" en lisant le livre
- de plus : non, quitter cet état n'est pas une fatalité ni une nécessité : c'est plutôt l'inverse qui est dangereux et fatal
(tomber, tout petit, dans le piège automatique facile de la conformité de votre société auto-destructrice - et absurde).
(Et le fait de dire qu'une société est forcément absurde et kafkaïenne, cela même est un exemple de "raisonnement automatique absurde",
de croyance, d'amalgame grossier, irrationnel, irréfléchi, et qui constitue une des sources du problème...)

"Il était une fois un petit prince qui habitait une planète à peine plus grande que lui, et qui avait besoin d'un ami..."
(au fond de vous-mêmes, vous savez que nous avons raison, vous enviez notre "originellité" - ce n'est pas pour rien que ce livre,
universellement juste, est le plus vendu au monde après la Bible.)

- Dernière remarque : les autistes manquent souvent de sens de l'orientation, alors en cas d'éventuels séjours, ils ne risqueront pas de se perdre en faisant du jogging ou du VTT...